Merci à tous pour vous être déplacés nombreux ce matin et tester ainsi cette formule inversée inédite d’une assemblée générale matinale suivie d’un après-midi de découverte. Un merci particulier à Madame Gasselin, maire de La ferté-Imbault par ailleurs conseillère départementale pour nous accueillir aujourd’hui

 

chez elle et pour accorder sa confiance au conservatoire quant à la gestion écologique et à la valorisation de l’espace communal du Tertre des canaux que nous découvrirons cet après-midi.
Je voudrais également saluer la présence de Michel Prévost, président du Conservatoire d’espaces naturels Centre-Val de Loire.

     J’ai pris l’habitude de toutes ces dernières années de terminer mon rapport moral en rappelant que notre conservatoire départemental est membre d’un réseau national et performant de conservatoires d’espaces naturels. Mais comme cette année nous avons pris le parti de faire à l’envers c’est par ce point que je vais débuter.
Nous avons avec le conservatoire d’espaces naturels Centre Val de Loire des rapports qui dépassent largement ceux d’un partenariat. Bien que désireuses de demeurer indépendantes dans leur fonctionnement et leur gouvernance, les deux structures se veulent complémentaires à l’échelle de ce département dans la mise en œuvre des politiques foncières et d’accompagnement des politiques publiques qui sont le cœur de leurs actions. Elles se sont dotées d’un conseil scientifique commun et ont été conjointement agréées en tant que conservatoires d’espaces naturels par l’État et la Région voici cinq ans. Cette agrément s’appuyait sur la rédaction d’une feuille de route, Le plan quinquennal d’action, le PAQ, conçu pour 10 ans mais devant être réévalué au bout de cinq. 2018 était l’année de réévaluation de ce PAQ et du temps a été consacrée temps par les administrateurs que par les salariés à ce travail. Ce fut l’occasion de mettre en lumière la bonne réalisation de ce document d’intention et les avancées notables réalisées par notre association durant cette période. Au plan des financements, on note une nette augmentation de la participation de l’agence de l’eau au travers d’un contrat pluriannuel territorial, alors que celle des autres financeurs restait stable. Le bénévolat valorisé passe de 5000 à 34 000 € par an. P1080869Nous augmentons de 107 ha les surfaces que nous protégeons, les portant à 261 hectares. Le nombre de sites protégés passe de 23 à 26. Le nombre de données concernant les espèces passe de 6000 à 11 000 par an. Le nombre de sites dotés d’un document de gestion passé de 5 à 14, atteignant 96% des surfaces que nous protégeons. Constance des indicateurs concernant les surfaces bénéficiant de travaux de génie écologique, de partenariats agricoles, Du temps salariés dédié, et du public touché par nos animations et chantier. Ce fut également l’occasion d’un léger toilettage de ce PAQ, éliminant certains objectifs devenus déjà obsolètes et en n’intégrant d’autres, par exemple l’investissement dans le domaine des sciences participatives ou dans celui des nouveaux outils du numérique, ou encore le renforcement d’actions favorisant la connectivité et la fonctionnalité des espaces préservés. Les deux structures cependant n’uniformisent pas totalement leurs politiques, à l’image des rapports entretenus avec la Safer qui, pour notre conservatoire restent fondés sur un contexte et non sur un engagement moral par le biais d’une convention.
La demande commune de renouvellement d’agrément a été transmise aux services instructeurs de l’État et de la Région à la rentrée dernière. Compte tenu de l’excellent taux de réalisation des deux structures, nous n’avons aucune inquiétude quant à la décision finale, à ce jour toujours en attente.
    

     Autre décision importante concernant le fonctionnement conjoint des deux structures, la validation par le ÇA d’un projet de mutualisation des données en une base unique. La complémentarité des actions des deux conservatoires induit en effet la nécessité d’un même niveau de connaissance du territoire et des actions réalisées par l’autre conservatoire, tant pour les données naturalistes que pour celles concernant les périmètres préservés ou objets d’animation foncière. S’appuyant sur les compétences des géomaticiens du conservatoire régional, une base de donnèrent unique avec possibilité de tri en fonction du conservatoire propriétaire de la donnée est donc en cours de constitution.

     Je voudrais enfin évoquer le «livre des 30 ans », réalisation conjointe aux deux conservatoires, en cours d’écriture, destiné à être édité l’an prochain pour marquer les trente premières années de démarche conservatoire dans notre région. Ce sera un beau livre, plein de photographies, de témoignages et d’espoir.
Mais l’appartenance de notre conservatoire à son réseau ne passe pas que par les relations permanente que nous nous entretenons avec notre homologue régional. Elle passe aussi par ce sentiment d’appartenir à un vaste courant d’idées qui a su en quelques décennies bâtir dans notre pays un nouveau réseau de gestionnaire d’espaces naturels, citoyen, consensuel, reconnu et performant. Au travers de leur fédération nationale, les conservatoires c’est aujourd’hui 160 450 ha gérés sur 3608 sites, plus de 7000 adhérents, 960 salariés.
Pour nous quatre salariés, la fédération est l’opportunité quotidienne d’échanger avec des collègues qui quelque part font le même métier qu’eux, peuvent amener un éclairage, une expérience. Et le congrès annuel organisé par la fédération, cette année au Havre, est l’occasion de nouer de nouveaux contacts, d’aborder de nouveaux thèmes de réflexion et de réalisation. Tous quatre y ont participé.
Les circonstances de la vie de chacun n’ont clairement pas permis jusqu’alors à nos administrateurs de s’investir dans les réunions statutaires et le fonctionnement de la fédération. 2018 aura cependant été l’occasion pour notre conseil d’administration de montrer tout son n’attachement à la fédération en validant le principe d’une adhésion fédérale dite volontaire car majorée au prorata du budget de chacun. Dans le double objectif de permettre le développement de projets mutualisés et une animation de la toute prochaine Fondation d'utilité publique destinée à remplacer l’actuel Fonds de dotation, ouvrant ainsi la voie à des possibilités de dons et de legs.

     La trésorière nous présentera le bilan 2018. Il est globalement satisfaisant. Cela ne doit cependant pas masquer des difficultés permanentes que nous rencontrons notamment au niveau de la trésorerie. Avec une origine principale que l’on trouve au niveau des retards de traitement des dossiers de demande de subventions européennes dans le cadre des procédures FEDER et FEADER. Mais ces retards sont pendant très longtemps des incertitudes quant à l’attribution même de ces aides et entraînent des reports de travaux de restauration ou d’entretien sur nos sites. Ils fragilisent l’équilibre financier de la structure, génèrent des coûts bancaires, peuvent rendre moins performante notre gestion des sites, sont une source de stress pour les salariés et les administrateurs.
Rien de semblable fort heureusement avec notre financeur majeur et fidèle qu’est le conseil départemental. Le maintien, du moins jusqu’à cette année 2019, du volume de l’aide et son n’attribution en début d’année assurent une solidité financière globale en permettant un certain lissage des dépenses. Qu’il en soit ici très sincèrement remercié. Les temps cependant sont durs pour tout le monde et l’assemblée départementale n’y échappe pas. Son souhait exprimé depuis quelques années est de nous voir diversifier nos sources de financement, ce que nous nous appliquons à réaliser et à monter en puissance. Pour 2019, la simulation des ressources s’appuie sur la dernière année du contrat avec l’agence de l’eau, sur des financements européens qui prendront une part plus importante dans des projets de restauration et d’aménagement de sites et sur la Région qui sera sollicitée pour des projets d’accueil du public à travers des outils territoriaux. Ces trois financeurs représentent 60% des subventions prévisionnelles. La dotation du conseil départemental représente 25 % des ressources prévisionnel alors qu’elle était à 33 % en 2018, illustrant un réel engagement du conservatoire à diversifier ses sources de financement en faveur de la biodiversité départementale.

     Notre collaboration avec le Conseil départemental ne s’arrête pas à cette aide financière. Elle passe également par notre partenariat dans la mise en œuvre de la politique des Espaces Naturels Sensibles (ENS). Outre l’application quotidienne des plans de gestion des ENS que nous gérons, il faut noter pour 2018 trois événements notables dans ce domaine.
D’une part une collaboration autour du site géologique de la carrière du Buisson Sabotier à Landes le gaulois, propriété de la commune, doté voici quelques années d’équipements pédagogiques par le conservatoire, mais d’accès jusqu’alors réservé aux groupes encadrés du fait de la présence sur le site du lagunage communal interdit au public. Le département a souhaité aider la commune à aménager un parking avec accès séparé. C’est aujourd’hui chose faite et la collaboration d’Agglopolys qui a procédé à la clôture du lagunage permet l’accès libre à tout un chacun.
D’autre part, une convention de labellisation en Espace Naturel Sensible de notre site de Varenne de Chevelu, acquis voici trois ans sur la commune de Couture sur le Loir à été validée.
Enfin, nous avons participé en juillet à l’inauguration de la démarche de valorisation du réseau des ENS organisée par le Département sur le site de l’île de la Folie à Chaumont/Loire, propriété du conservatoire régional. Ce fut l’occasion de rappeler le rôle et les compétences du Conseil Départemental en matière de préservation et de biodiversité.
     Je voudrais enfin évoquer pour clore ce chapitre les efforts déployés par le conservatoire pour tenter d’approcher le monde des entreprises, les informer de nos actions et leur proposer des partenariats. La procédure dite « Responsabilité sociale des entreprises » pourrait être un outil utilisable. De premiers contacts ont été pris, qui devraient s’approfondir cette année. Nous en reparlerons.

    Voici un peu plus d’un an, j’avais souhaité dans un éditorial de notre feuille de liaison que 2018 pétille. C’était après vous avoir présenté la nouvelle organisation de nos salariés. La prise de fonction de Julie au poste de chargé d’études scientifiques, les arrivées de Cécile à celui de chargée de gestion, puis de Coralie pour assumer la valorisation et la communication. Et puis Emeric qui depuis longtemps maintenant a acquis l’expérience nécessaire dans ce réseau des conservatoires pour avoir la vision d’ensemble, savoir évoluer dans le maquis administratif qui est son quotidien, donner l’impulsion du prospectif et regarder objectivement l’avenir. Et bien 2018 à pétillé. Parce qu’ils se sont tous montrés à la hauteur de leurs tâches, certes. Mais aussi parce que au-delà, tous dégagent une motivation et un enthousiasme qui sont de beaux motifs d’espoir.
     Car dans ces temps troubles où la planète vient d’entrer, à l’aube de cette invraisemblable sixième crise d’extinction d’espèces, il faut y croire, comme on dit, pour tenter de préserver des milieux et des espèces que tant d’évolutions et d’agressions accablent. Depuis quelques années cependant, quelques utopistes éclairés, qu’ils soient personnages politiques, philosophes, militants associatifs, sympathisants ou professionnels, y ont cru et ont agi. Et dans ce laps de temps, on a pu voir le hibou grand-duc et le faucon pèlerin multiplier leurs effectifs par dix et le castor par cent. Une véritable révolution culturelle permet aujourd’hui d’ébaucher l’effacement de plusieurs dizaines de milliers d’ouvrages obsolètes et inutiles qui barrent nos rivières, rendant leur mobilité aux sédiments et ouvrant la voie aux poissons migrateurs. Nos trois grands prédateurs sont présents sur le territoire national, ce qui était tout bonnement impensable voici 50 ans, quand observer un chevreuil était un événement. Et les mêmes efforts répétés à l’échelle de l’Europe ont permis l’expression d’une résilience inattendue de la nature, avec le retour spontané en France de 25 vertébrés supérieurs dans la même période, parmi lesquels la spatule, l’élanion blanc, la grande aigrette, le pygargue à queue blanche, et tout dernier arrivé voici guère plus d’un an, le chacal doré. Pour certaines espèces, le coup de pouce de réintroductions ambitieuses et bien conduites a amplifié le processus, comme les trois vautours dans le sud-est où tout récemment le bouquetin ibérique dans les Pyrénées. Il est à peine croyable qu’en moins d’une génération humaine toute cette faune soit revenue.
Mais tout autour de nous, nous observons qu’après des décennies d’efforts de gestion de la part de la fédération de chasse, la perdrix grise de notre Petite Beauce est à bout de souffle, que pour notre part nous avons perdu dans nos emblématiques prairies du Fouzon le râle des genêts et tout récemment le tarier des prés, tandis que l’outarde canepetière vit probablement ses dernières années de reproduction sur le plateau de Chabris/La Chapelle Montmartin, malgré tout ce qui aura été fait pour elle.
      La biodiversité commune, la nature ordinaire comme on l’appelle, s’effondre en silence comme en attestent nos pare-brises désespérément propres ou des espèces aussi banales voici quinze ans que l’alouette des champs qui rejoignent les listes du livre rouge régional.
     J’ai pris un peu de temps dans ce rapport moral pour évoquer ces réalités contrastées car elles démontrent me semble-t-il que de bonnes décisions prises au bon moment peuvent permettre à la vie de renverser des situations compromises. Alors face à de nouveaux défis, à l’échelle ô combien importante du local, en prenant probablement plus en compte cette nature dite ordinaire, et portés par une volonté citoyenne de plus en plus forte, revient à quelques structures dont les conservatoires un rôle immense et déterminant.
Et si pour y parvenir nous avons besoin d’excellents professionnels, nous avons également besoin de ce supplément d’âme qu’est l’enthousiasme, qui fait avancer plus vite et plus loin, qui convainc et qui fait pétiller les projets. Alors conservez le, merci pour votre travail et soyez fiers de ce que vous faites.

   Le bilan d’activité vous sera rapidement présenté dans les suites de ce rapport moral mais je voudrais juste évoquer trois réalisations 2018 qui reflètent particulièrement bien le dynamisme et l’originalité de notre conservatoire.
    D’une part l’étude portant sur le bassin du Beuvron ayant pour finalité l’amélioration des connaissances et l’évaluation de l’état de conservation de cinq zones humides distinctes a pu être mené à bien en interne avec l’aide d’une stagiaire motivée et efficace. La Cordulie à corps fin, libellule rare, a notamment pu être identifiée à Neuvy. Nous attendons avec impatience le rendu de cette étude qui devrait orienter les interventions du conservatoire dans les années à venir sur ce bassin si profondément meurtri voici quelques décennies par des travaux de recalibrage particulièrement lourds.
D’autre part, le ÇA a validé les plans de gestion de trois sites d’intérêt géologique, ce qui est une première pour notre conservatoire mais aussi en Région Centre. Équipés d’installations permettant la découverte, inscrits parmi les ENS départementaux, ces sites sont destinés à la fois au grand public et à un public scolaire qui bénéficient d’une offre diversifiée puisque tous trois sont de nature très différentes. Faluns coquilliers à la Fosse Penelle en Sologne viticole, grès roussard du Perche à la Mutte et exceptionnels phénomènes témoins des périodes glaciaires au Buisson Sabotier en Petite Beauce, à Landes.
Le conservatoire de Loir et Cher fait un peu figure de pionnier dans ce domaine des géosites tant depuis sa création des spécialistes locaux l’ont sensibilisé aux problèmes des réaménagements de carrières et par voie de conséquence à celui de la disparition des outils de valorisation que la disparition de leurs fronts de taille représente.
     Et puis enfin, même si pour des raisons administratives il n’est pas finalisé aujourd’hui, il faut signaler le projet « Croquis sur Loire » à Onzain auquel beaucoup de temps à été consacré en 2018. Il s’agit de l’aménagement d’un sentier de découverte sur le site des « Terrasses de la Loire ». Face au magnifique panorama de Chaumont /Loire, le cheminement présentera l’originalité d’être axé sur la découverte du milieu naturel par une approche artistique, en l’occurrence le dessin. Des panneaux présentant la démarche, des pupitres adaptés et judicieusement positionnés permettront l’expression de la sensibilité de chacun. Ce type de parcours est à ma connaissance une première en Région dans le cadre des conservatoires. Il justifiera à mon sens une certaine animation de notre part et j’espère que l’inauguration pourra être organisée cette année.

    Préserver des espèces et des milieux, c’est souvent les laisser s’exprimer dans une certaine spontanéité pleine d’harmonie pour les uns, désordonnée et incompréhensible pour les autres, c’est ouvrir des débats qui divisent, eux aussi, notre société quant à nos rapports avec le sauvage. Des oppositions entre l’utile et l’inutile, entre le propre et le sale, entre le spontané et le maîtrisé, entre le rassurant et l’inquiétant. Deux mésaventures survenues en 2018 sur nos sites illustrent bien le travail à réaliser dans ce domaine par l’ensemble des acteurs du secteur. En fin de printemps, quatre montgolfières ont atterri sur l’Espace Naturel Sensible de la Butte des Blumonts à Châtillon lors du rallye François premier. Le passage des 4x4 pour récupérer tout ce monde et tout leur matériel a marqué le sol de manière non négligeable. L’exceptionnelle flore du lieu aussi. Alors une réflexion. Il eut été aisé d’atterrir dans un des champs de blé voisins, de faire estimer les dégâts induits par une assurance puis de proposer un dédommagement. Mais bien plus facile ici. Et le conservatoire n’a reçu aucune proposition en ce sens. Et puis une interrogation. Est-il normal d’organiser un tel rassemblement d’objets qui vont tous devoir atterrir de façon aléatoire en pleine saison de récoltes et de reproduction ?
    De façon beaucoup moins ponctuelle, mais intensément depuis l’automne, les alentours immédiats et le site même du Tour au lièvre à Selles/Cher sont pour leur part l’objet de dépôts massifs de gravats et détritus de toute sorte. Le petit chemin qui mène au Cher pourrait sentir bon la violette et inviter à la découverte de ce parcours d’initiation à la botanique que nous y avons installé. Il en est loin, au point que la presse locale s’en est fait l’écho. Dans les deux cas, des interventions auprès des personnes concernées, des administrations et des responsables politiques ont eu lieu. Un relatif nettoyage a eu lieu à Selles. Nous reparlerons des évolutions de ce type de dossiers dans notre feuille de liaison.

    La maîtrise du foncier, sous quelque forme que ce soit, est le cœur de notre action, ce qui a motivé la création du conservatoire et ce qui permet la déclinaison des trois autres facettes fondamentales de nos interventions, connaître, gérer et valoriser. Sans négliger cet axe, nous l’avons depuis plusieurs années maintenant volontairement mis en retrait des trois autres tant la charge de travail était importante pour équilibrer l’ensemble de nos missions. Nous pouvons dire aujourd’hui que nous y sommes. Chaque salarié maîtrise sa partition, chaque site ou presque est doté d’un document de gestion, le poste animation/communication qui était jusqu’alors en temps partiel a pu être porté l’an passé à un temps plein grâce à un financement de la Région au titre du dispositif Cap’Asso. Il est temps aujourd’hui de reconsacrer plus de temps salarié à l’animation foncière et à une recherche plus active de nouveaux sites.
     Même si bien sûr rien ne s’est jamais totalement arrêté dans ce domaine comme le prouve le bilan 2018 qui enregistre l’acquisition de six nouveaux hectares dans les prairies du Fouzon en une pluie de petites parcelles qui viennent compléter les zones où nous sommes déjà implantés et parfaire la cohérence de gestion que nous y mettons en place. Et puis 2018 aura également vu l’instruction d’un dossier d’acquisition qui s’est concrétisé chez le notaire dans les premières semaines de l’année en cours. Il s’agit de sept hectares de prairies alluviales des bords du Loir à Montoire sur le Loir. Nouveau site avec pour l’heure un intérêt entomologique, nouvelles zones prairiales que nous allons progressivement découvrir, nouveaux enjeux avec par exemple celui de la ripisylve qu’un long linéaire en bord du Loir permettra d’aborder.
C’est donc ce travail de réalisations foncières que nous souhaitons amplifier avec d’ores et déjà des idées d’extension nombreuses sur des sites comme les marais de la Cisse, les rives de l’Ardoux, la Butte des Blumonts, le complexe des îles ligériennes de Chaumont, le site du Champ de tir à Saint Gervais ou encore l’éperon de Roquezon en Petite Beauce. A signaler également le retour d’un projet déjà travaillé en 2012, abandonné à l’époque faute d’un cadrage financier clair, mais concernant un site solognot situé en zone Natura 2000 dont les enjeux de conservation sont forts. Il s’agit du projet concernant la base militaire aérienne de Pruniers. Un nouveau projet national et européen « Life Army » est en effet en cours d’élaboration. Il doit notamment permettre de développer la prise en compte de la biodiversité sur les terrains militaires français. Ce programme doit favoriser le rapprochement entre les différents corps d’armée et le réseau des conservatoires dont la fondation pilotera le dépôt du dossier. L’armée de l’air ayant proposé que le site de Pruniers soit inclus dans le projet, notre CA a validé le principe de poursuivre notre implication sur ce site.
     Mais ne nous voilons pas la face, les temps qui viennent seront probablement rudes en terme de possibilités de financements. La baisse des fonds de l’Agence de l’eau, et le lancement de son 11eme programme aux orientations axées sur les masses d’eau en mauvais état de conservation, vont clairement impacter nos interventions, sur la Loire notamment. Tandis que les retards récurrents pris par les services instructeurs dans les dossiers FEDER et FEADER impactent notre trésorerie et que le département se voit tenu à partir de cette année à réduire ses aides.
     En dépit de ces inquiétudes, le plan de charge des salariés pour 2019 affiche complet avec, en sus des actions quotidiennes de suivi, gestion, valorisation et de l’animation foncière on l’a vu, des actions à finaliser. Citons notamment les parcours de découverte sur l’éperon de Roquezon et le coteau de Molinas en vallée de la Sixtre, les bilans à mi-parcours et renouvellement de certains plans de gestion, le bilan et renouvellement avec l’Agence de l’eau du contrat territorial pluriannuel. Citons aussi notre participation possible au projet de jardin botanique que la commune de la Ferté-Imbault souhaite implanter sur son territoire. Nous pourrions y amener notre sensibilité propre et certains thèmes de préservation qui nous sont chers.
     Deux derniers points avant de clore ce rapport moral. Le premier ne devrait pas être évoqué ici car il ne concerne pas directement notre conservatoire. Mais qu’importe, il concerne en réalité la totalité du monde naturaliste de cette région. Il s’agit de « Recherches Naturalistes », cette revue naturaliste, rééditée depuis trois ans conjointement par le conservatoire régional et France Nature Environnement Centre Val de Loire, la fédération régionale des associations de protection de la nature. Le problème est simple. Il n’y a pas suffisamment d’abonnements pour poursuivre l’aventure au-delà de l’année en cours. Il y a probablement un certain nombre de choses à modifier autour de cette revue, mais pour l’heure peu importe. En contribuant à échanger les connaissances au niveau régional sur les sciences de la nature et celles de la conservation, cette revue est un outil de protection de la nature qui, s’il venait à disparaître, ne réapparaitrait pas de si tôt. Alors merci de contribuer à la faire connaître, et de la soutenir.
    Et puis un dernier point, un grand merci à adresser à Hubert Boulard, trésorier de l’association depuis de très nombreuses années. Hubert ne s’est pas battu, comme on dit, pour devenir trésorier. On est venu le chercher et il a gentiment accepté. Pendant toutes ces années, il a été l’élément compétent de ce domaine essentiel, le donneur d’alerte, la source de conseils sur lesquels se sont appuyés au moins deux présidents. Depuis plus d’un an, il organise sa succession avec Agnès de Freitas. Son mandat d’administrateur arrive aujourd’hui à échéance et il a décidé de ne pas le renouveler. Merci à lui pour tout ce qu’il a apporté au conservatoire.
Je vous remercie.

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

Conservatoire des espaces naturels du Loir-et-Cher