Deux chantiers nature au Pâtureau des Mâtines
janvier et mars 2014 : Salbris, théatre d'actions bénévoles et éducatives
20 - 21 janvier chantier-école. Accompagnés de 3 de leurs professeurs, 28 élèves en 1ère année de BTS GPN du Lycée agricole de Vendôme sont venus durant deux jours sur le site dans le cadre de leur formation. Le premier jour, en prévision du chantier du lendemain, Emeric leur a fait découvrir le site, ses différents milieux et leurs enjeux, occasion d'échanger sur la pertinence des interventions envisagées dans le cadre du plan de gestion élaboré pour une durée de 5 ans. Les élèves se sont ensuite penchés sur l'organisation de leur futur chantier : constitution des équipes, matériel à prévoir en fonction du travail, délimitation des surfaces...
Le lendemain tout le monde était sur le qui vive pour passer à l'action sur les secteurs prévus. Bottes ou chausures montantes n'étaient pas du luxe pour se déplacer sur le 
terrain gorgé d'eau suite aux abondantes précipitations des semaines précédentes, mais un chantier doit pouvoir s'adapter aux contextes défavorables. Une équipe s'est formée au bûcheronnage sur la jeune frênaie tout en conservant quelques sujets plus âgés et en créant une trogne en lisière. 1700 m2 de frênaie ont été ouvert, soit 35 % de la surface prévue dans le plan de gestion. Les 65% restants pourront faire l'objet d'un autre chantier école. Une deuxième équipe s'est attachée à pratiquer une ouverture sur la rivière, la Sauldre, (300 m2) et à démonter un ancien mirador qui menaçait de tomber et n'avait plus de raison d'être. Un plus loin en aval, un troisième groupe a consacré son énergie à l'arrachage manuel de jeunes érables negundo sur 800 m2, travail facilité cette fois par le sol détrempé. Espèce originaire d'Amérique du Nord, l'érable negundo se développe aux dépends de la rypisylve naturelle en diffusant grâce au vent l'abondance de ses samares. Les semenciers présents ont été coupés. Enfin la dernière équipe a dégagé et élargi un passage pour créer un corridor et faciliter la liaison entre deux espaces. Environ 7 stères de bois ont été mis en tas, le reste des branches a été brûlé. Elèves, enseignants, permanents du conservatoire étaient satisfaits du travail accompli, avec tout ce qu'il comporte d'organisation, d'énergie, d'apprentissages dont le moindre n'est pas la securité surtout quand il s'agit de manipuler tronçonneuses et débroussailleuses.
Chantier bénévole. Le 8 mars, sur le même site, les bénévoles étaient invités à retrousser les manches en vue d'un chantier destiné donner de l'air à certaines vieilles trognes et à en créer de nouvelles. La température preque estivale de cet après midi de mars fit couler pas mal de sueur aux 6 bénévoles et au permanent du 
conservatoire, chacun sait que le bûcheronnage s'accommode mieux de la fraîcheur hivernale. Les vieux trognards de chêne ont vu à cette occasion leur lisière dégagée et leur relève assurée. Le boisement spontané de chênes pédonculés qui peu à peu avait pris place entre l'espace ouvert de l'ancienne culture à gibier et la zone plus sèche au sol caillouteux, nécessitait une mise en lumière pour que les insectes volants retrouvent une connection entre ces deux zones. On aurait pu couper tous les arbres et arbustes pour faire place nette. Le choix de créer des trognes a été la solution choisie pour répondre au double objectif : ouverture d'un passage et renouvellement des vieux trognards. Vingt sept chênes on été étrognés lors du chantier, action qui a produit une grosse quantité de bois qu'il a fallu gérer pour laisser un chantier dans un état convenable. Le gros bois a été mis en rondins, le plus petit brûlé faute de pouvoir être broyé ou transporté et entassé plus loin. Par la suite le nombre des trognes pourra si besoin être réduit pour augmenter l'effet corridor. Ceux et celles qui étaient à ce chantier ne manqueront pas de revenir sur le terrain de leurs efforts bénévoles pour voir évoluer les
jeunes trognes en devinant celles qui seront les plus propices à l'accueil de nids et à la formation de cavités. Dans quelques années, un autre chantier sera organisé pour une première récolte du taillis aérien suscité suite à l'étêtage, et ce cycle pourra se perpétuer très longtemps en conciliant production régulière de biomasse et de biodiversité comme en témoignent les vieux trognards à proximité.
